8ème Journée de l'APOHR
Prendre soin d'un patient atteint d'un cancer
08 juin 2007
L’annonce d’un diagnostic de cancer inaugure pour le malade et son entourage un « parcours de soins » où s’engageront des rencontres, des relations nouvelles qui, désormais, les accompagneront pour quelques mois, voire quelques années. Chacun des professionnels rencontrés va mettre en œuvre ses compétences pour soigner, accompagner au mieux le patient et sa famille ; au delà de l’acte de soin, de toute prise en charge, s’impose à tous comme les malades le demandent, comme le plan national contre la cancer le recommande, comme l’éthique le justifie, la nécessité de « prendre soin » de la personne. Mais qu’est ce que « prendre soin » ? Le patient atteint de cancer est particulièrement fragile et vulnérable, il attend tout à la fois et légitimement les meilleurs soins possibles, l’exercice de compétences diverses et une attention, une disponibilité de chaque professionnel. « Prendre soin » a à voir avec cette attente et s’inscrit d’évidence dans une relation, une intention, des gestes et des paroles. Cela demande sensibilité, intelligence et imagination. Pour « prendre soin » il faut en effet accueillir, tenter de comprendre l’autre, parfois le deviner… au risque de se trouver soi même affecté par sa souffrance. « Prendre soin » est un travail souvent invisible, pas toujours reconnu parce que non quantifiable. Mais chacun des soignants que nous sommes sait, par expérience, que ce travail se voit pourtant toujours quand il fait défaut ou quand il n’est pas « à la hauteur » des attentes des uns ou des autres… Il en va ainsi de la responsabilité de chaque professionnel de s’interroger sur ce qu’est prendre soin pour lui et cette question touche au sens même de son action. Mais « prendre soin » n’est jamais l’affaire d’un seul : à travers cette notion, ce sont toutes les relations entre professionnels qui se trouvent questionnées et, à travers elles, celles des valeurs qui animent le travail d’équipe. Ces questionnements font partie de la réflexion incessante de l’espace éthique. Nous nous proposons au cours de cette journée de questionner, pour mieux le cerner, ce que veut dire « prendre soin » du patient atteint de cancer pour la diversité des professionnels engagés auprès de lui et de sa famille. Il s’agira également de s’appuyer sur des réflexions actuelles, des échanges et des concepts permettant d’aider à penser ce qu’est « prendre soin » dans sa pratique.
Objectifs :
Donner des repères cliniques pour mieux comprendre le retentissement psychique de la maladie.Développer une réflexion et identifier le modes d’actions, les attitudes susceptibles de favoriser la mobilisation des ressources psychiques.
Public :
Objectifs :
Donner des repères cliniques pour mieux comprendre le retentissement psychique de la maladie.Développer une réflexion et identifier le modes d’actions, les attitudes susceptibles de favoriser la mobilisation des ressources psychiques.
Public :
Médecins, psychologues, infirmiers, aides soignantes, autres professionnels de la santé, travailleurs sociaux, impliqués dans la prise en charge de personnes atteintes de cancer.
8h15 | Accueil des participants |
9h00 | Melle C. FIAT, Directeur des Hôpitaux Civils de Colmar A.C. BUCCIALI, Présidente de l'APOHR Président de séance : Prof. M.F. BACQUE, Université Louis Pasteur, Département de Psychologie, Strasbourg |
9h15 | Séance d'effervescence sociale - Théâtre Forum Compagnie Arc en Ciel, Strasbourg |
9h45 | "Prendre soin de la personne comme fondement de la pratique pluriprofessionelle en cancérologie" W. HESBEEN, Infirmier, Docteur en Santé Publique, Secrétaire Général de l'Institut La Source, Paris |
10h30 | "Qu'est ce que "Primum non nocere ?" Prendre soin de l'Etre" E. DUDOIT, Psychologue clinicien, responsable de l'Unité de Psychologie en Oncologie, Service d'Oncologie Médicale, Timone Adulte, APHM, Marseille |
11h15 | Pause café - espace exposants |
11h45 | "Prendre soin des jeunes adultes atteints de cancer : témoignages, réflexions et propositions" F. LANDE, F. DA SILVA, Association Jeunes Solidarité Cancer (JSC) Délégation Régionale - Strasbourg D. DUBOIS, Président JSC - J: SAULNIER, Psychologue |
12h15 | Discussion |
12h30 | Repas sur place - Espace exposants |
14h15 | Ateliers : Débat théâtralisé à partir de scènes présentées conjointement par la Compagnie Arc en Ciel et l'APOHR |
15h45 | Pause |
16h00 | Conclusion : J. M. HAEFFELE, Journaliste, ancien Directeur de rédaction de l'Alsace - Le Pays |
1. Prendre soin de la personne comme fondement de la pratique pluri professionnelle en oncologie
Walter Hesbeen
Infirmier, Docteur en Santé Publique, Secrétaire Général de l’Institut La Source, Paris
Je voudrais tout d’abord vous remercier de m’avoir invité à participer à cette journée. Le titre qui a été retenu pour mon intervention est « Prendre soin de la personne comme fondement de la pratique pluri professionnelle en oncologie ».
Je n’ai pas de connaissances particulièrement approfondies en oncologie mais il m’apparaît qu’un certain nombre d’éléments relatifs à la notion même de « prendre soin » peut s’immiscer dans toute pratique dès lors qu’elle concerne les humains.
J’essayerai tout d’abord de vous dire ce que signifie « prendre soin » avec ce verbe « prendre » qui peut un peu nous tromper sur son objet car cela peut être aussi redoutable de vouloir prendre l’autre pour lui imposer notre soin. Nous aurons l’occasion d’y revenir d’ici la fin de mon exposé.
Je n’ai pas de connaissances particulièrement approfondies en oncologie mais il m’apparaît qu’un certain nombre d’éléments relatifs à la notion même de « prendre soin » peut s’immiscer dans toute pratique dès lors qu’elle concerne les humains.
J’essayerai tout d’abord de vous dire ce que signifie « prendre soin » avec ce verbe « prendre » qui peut un peu nous tromper sur son objet car cela peut être aussi redoutable de vouloir prendre l’autre pour lui imposer notre soin. Nous aurons l’occasion d’y revenir d’ici la fin de mon exposé.
2. Qu’est-ce que Primum non nocere
Eric DUDOIT
Psychologue clinicien, responsable de l’Unité de Psychologie en Oncologie, Service d’Oncologie Médicale, Timone Adulte, APHM, Marseille
Tout d’abord, un grand merci à vous de m’accueillir puisque ce matin encore j’étais à côté du port de Marseille. J’espère que mon accent ne s’entendra pas trop. Si toutefois il s’entendait c’est que les vacances sont bientôt là. Comme c’est difficile de parler après un tel exposé où Levinas, Ricœur et Hannah Arendt se sont rencontrés. Comme c’est difficile de parler même après ce qu’a dit Madame Bacqué mais nous allons essayer.
En fait, je suis parti de quelque chose de plus ancien que la médecine moderne parce que j’avais du mal avec cette médecine moderne à trouver quelque chose qui parlait de l’Etre non point que les soignants quels qu’ils soient n’y avaient pas accès mais bien parce que ce sont les anciens qui parlent de l’Etre.
En fait, je suis parti de quelque chose de plus ancien que la médecine moderne parce que j’avais du mal avec cette médecine moderne à trouver quelque chose qui parlait de l’Etre non point que les soignants quels qu’ils soient n’y avaient pas accès mais bien parce que ce sont les anciens qui parlent de l’Etre.
3. Conclusion
Jean-Marie HAEFFELE
Journaliste, ancien Directeur de rédaction de l’Alsace – Le Pays
Je pensais être complètement largué mais cela n’a pas été du tout cela. Cela a été pour moi une journée formidable pour différentes raisons que je vous donnerai tout de suite. Je ne sais pas si cela vous ouvrira des pistes de réflexion parce que, là encore, c’est une question de compétences.
Cela a été une journée formidable parce j’ai trouvé la confirmation de ce que je vis depuis une année qui est l’importance de l’autre. Ce qui est curieux et je ne sais pas si c’était voulu ou prévu mais c’est que les scénettes, les réunions et les exposés que nous avons eus ont convergé dans une espèce de théologie de l’autre. Ce qui est important c’est l’autre et cela, je le vis.
Cela a été une journée formidable parce j’ai trouvé la confirmation de ce que je vis depuis une année qui est l’importance de l’autre. Ce qui est curieux et je ne sais pas si c’était voulu ou prévu mais c’est que les scénettes, les réunions et les exposés que nous avons eus ont convergé dans une espèce de théologie de l’autre. Ce qui est important c’est l’autre et cela, je le vis.