17ème Journée de l'APOHR
Cancer : du vécu au récit
10 juin 2016
La médecine fait continuellement des progrès dans la lutte contre le cancer en mobilisant de par le monde d’importants moyens scientifiques et techniques. Cette mobilisation « générale » n’occulte pas le fait que le cancer est d’abord la maladie que vit un malade. C’est toujours une «crise » vécue par une personne singulière et par ceux qui l’entourent, une expérience bouleversante qui oblige à affronter des situations nouvelles auxquelles personne n’est préparé. Rencontrer un patient atteint de cancer, c’est rencontrer quelqu’un en crise qui attend, en priorité, d’être pris en charge avec les compétences requises. Mais la situation nouvelle et dramatique que provoque cette maladie qui reste, malgré tous les progrès médicaux associée à la mort, remet aussi en cause les priorités données. Elle interpelle le patient dans ce qui le fait vivre, ses liens d’attachement et de dépendance, et pose la question du sens que prend la vie à partir de l’évènement cancer.
Dans la prise en charge de la maladie, chacun peut noter, à partir de sa propre expérience clinique que les attentes du malade se distribuent sur deux versants ; le soin bien sûr, la nécessité de trouver les compétences médicales et techniques, et la demande, formulée ou non, de voir pris en compte les conséquences psychologique et sociale de la maladie. Le cancer, s’il est un désorganisateur sur le plan biologique, l’est aussi sur le plan psychique. Une des façons d’y réagir est (c’est devenu banal de le dire), «d’y mettre des mots ». C’est ainsi un véritable travail psychique qui s’amorce à l’occasion du parcours dans la maladie. Ce travail implique que les évènements vécus par le sujet puissent s’incorporer dans son histoire. Cela prend du temps pendant lequel tout ce que suscite le vécu de la maladie et ses enjeux non élaborés vont inconsciemment suivre leur cours et se manifester dans des symptômes d’angoisse, d’affects dépressifs, de confusion parfois. Une façon de mettre de l’ordre dans le désordre est justement de mettre des mots, de faire des liens, en (se) racontant ce qui se passe. Cette mise en récit, pour soi d’abord, est une manière de se retrouver, de dégager du sens, des perspectives nouvelles.
Ce récit, qui aide à ce travail d’intégration, est présent tout au long du parcours de soin et même après. S’il est élaboré par le malade, il est aussi à destination d’un autre, un proche, un soignant. Savons-nous, dans la rencontre clinique, le prendre en compte et soutenir ce travail d’élaboration si nécessaire ?
Que faire alors de cette « mise en récit », de cette conversation intérieure dont l’autre nous rend si souvent témoin ?
Tout professionnel engagé dans ce champ cherche également à « mettre des mots » sur son expérience, il construit aussi « un récit » à partir de ce qu’il est, de son savoir, de ses émotions. La rencontre pluridisciplinaire est-elle le lieu où la diversité des points de vue, des « récits » peut s’exprimer ? N’est-elle pas aussi une forme collective d’histoires que l’on se raconte pour pouvoir continuer à travailler ensemble ? La mise en récit de l’expérience vécue avec les malades n’est elle pas finalement un temps indispensable de notre activité soignante ?
Dans la prise en charge de la maladie, chacun peut noter, à partir de sa propre expérience clinique que les attentes du malade se distribuent sur deux versants ; le soin bien sûr, la nécessité de trouver les compétences médicales et techniques, et la demande, formulée ou non, de voir pris en compte les conséquences psychologique et sociale de la maladie. Le cancer, s’il est un désorganisateur sur le plan biologique, l’est aussi sur le plan psychique. Une des façons d’y réagir est (c’est devenu banal de le dire), «d’y mettre des mots ». C’est ainsi un véritable travail psychique qui s’amorce à l’occasion du parcours dans la maladie. Ce travail implique que les évènements vécus par le sujet puissent s’incorporer dans son histoire. Cela prend du temps pendant lequel tout ce que suscite le vécu de la maladie et ses enjeux non élaborés vont inconsciemment suivre leur cours et se manifester dans des symptômes d’angoisse, d’affects dépressifs, de confusion parfois. Une façon de mettre de l’ordre dans le désordre est justement de mettre des mots, de faire des liens, en (se) racontant ce qui se passe. Cette mise en récit, pour soi d’abord, est une manière de se retrouver, de dégager du sens, des perspectives nouvelles.
Ce récit, qui aide à ce travail d’intégration, est présent tout au long du parcours de soin et même après. S’il est élaboré par le malade, il est aussi à destination d’un autre, un proche, un soignant. Savons-nous, dans la rencontre clinique, le prendre en compte et soutenir ce travail d’élaboration si nécessaire ?
Que faire alors de cette « mise en récit », de cette conversation intérieure dont l’autre nous rend si souvent témoin ?
Tout professionnel engagé dans ce champ cherche également à « mettre des mots » sur son expérience, il construit aussi « un récit » à partir de ce qu’il est, de son savoir, de ses émotions. La rencontre pluridisciplinaire est-elle le lieu où la diversité des points de vue, des « récits » peut s’exprimer ? N’est-elle pas aussi une forme collective d’histoires que l’on se raconte pour pouvoir continuer à travailler ensemble ? La mise en récit de l’expérience vécue avec les malades n’est elle pas finalement un temps indispensable de notre activité soignante ?
8h00 | Accueil des participants |
8h45 | Philippe ACKERMANN, psychologue, Groupement Hospitalier Régional Mulhouse Sud Alsace (GHRMSA), Président APOHR Alain GRANDGIRARD, directeur médical du Pôle Cancérologie-Hématologie, GHRMSA Présidente : Cécile BOLLY, médecin et psychothérapeute, chargée de cours à la Haute Ecole R.Schuman et à l’Université de Louvain, Belgique Introduction : « Dis-moi, noble étranger, quelle est ton histoire ? » |
9h15 | « Empêtré dans des histoires, libéré par mon récit » Michel DUPUIS, philosophe, Université Catholique de Louvain, Belgique |
10h15 | Discussion & Pause café-espace exposants |
10h45 | « Le récit entre patient, soignant et collectif : richesses et limites » Donatien MALLET, médecin, docteur en philosophie pratique, responsable USP de Luynes, CHU Tours |
11h45 | Discussion |
12h00 | « Raconteur d’histoires : de la clinique à l’analyse des pratiques, que nous apprennent ces récits » Patrice CANNONE, psychologue clinicien, docteur en Psychologie Clinique, Service d’oncologie multidisciplinaire et innovations thérapeutiques, CHU Marseille |
13h00 | Discussion |
13h15 | Repas sur place - espace exposants |
14h30 | Ateliers animés par les intervenants et l’APOHR 1 « Ces choses que les récits ne parviennent pas à emboîter... Que faire? » 2. « Comment mettre notre imagination au service de la créativité éthique ? » 3. « Ces récits autour des directives anticipées : entre représentations sociales et liberté d’utilisation ! » |
16h30 | Conclusion Lili SOHN, blogueuse (www.tchaogunther.com), auteure de BD « La guerre des tétons » Edition M.Lafont |
Comité Scientifique et d’Organisation :
C. et P. ACKERMANN, Dr B. AUDHUY, C. BEROUD, C. BOURQUARD, A-C. BUCCIALI, Dr M. EDEL, Dr A. GRANDGIRARD, C. GRUNTZ, L-A HERRBACH, A. LANDAS-KOPFF, M. METZGER , D. MATHIS, E. MIESZALA, C. MURSCHEL, C. SCHMITT, C. SCHOEN, J. STURM, E. TURPIN, Dr J. STOECKEL, Dr H. WEIBEL
1. Empêtré dans des histoires, libéré par mon récit
Michel DUPUIS
philosophe, Université Catholique de Louvain, Belgique.
2. Le récit entre patient, soignant et collectif : richesses et limites
Donatien MALLET
Médecin, docteur en philosophie pratique, responsable USP de Luynes, CHU Tours
3. Raconteur d’histoires : de la clinique à l’analyse des pratiques, que nous apprennent ces récits
Patrice CANNONE
Psychologue clinicien, docteur en Psychologie Clinique, Service d’oncologie multidisciplinaire et innovations thérapeutiques, CHU Marseille
4. L'histoire de Lili et son cancer du sein
Tchao Günther