Les différents professionnels qui interviennent dons le champ de la cancérologie soignent et accompagnent les patients et leurs proches pendant un temps parfois très long. Ce temps, celui des soins et ou-delà, est jalonné par les annonces, les examens, les traitements, les contrôles, les éventuelles rechutes, les réévaluations du projet thérapeutique ... Tout au long de ce parcours, les professionnels sont confrontés à de multiples sollicitations, à l'an­goisse et aux émotions, voire à la détresse que suscite la maladie chez ceux qu'elle touche. Ils s'efforcent d'y répondre par leur engagement dans la relation et dans le soin. Mais qu'est ce que l'engagement pour un soignant en cancérologie ? Cette notion prend un sens diffé­rent pour chacun. Elle renvoie aux attentes légitimes par rapport au métier que l'on exerce, à ce que l'on se représente de sa fonction, de son rôle, au choix qui o été fait de travailler en cancérologie, au cadre institutionnel.
Chacune des rencontres avec l'outre souffrant, suscite également chez le professionnel des éprouvés émotionnels qui peuvent être reconnus, niés, rejetés, élaborés, partagés ...
La façon dont ceux-ci sont pris en compte, par le professionnel mais aussi par le cadre ins­titutionnel, n'est pas sans conséquence sur la manière de s'engager dans le soin · fa relation qui se construit avec le patient peut ainsi "osciller, entre deux extrêmes, la mise à distance défensive, le repli sur l'acte technique, et le risque d'une identification projective où l'on croit comprendre le ressenti de l'autre et ce qui est" bon, pour lui.
L'engagement dans la relation de soin, particulièrement en cancérologie, se redéfinit régu­lièrement et nécessite de la part du professionnel ,d'être au clair avec lui-même, dit-on, pour être dans une" juste présence,.
Ce terme d'«engagement, que nous vous proposons de questionner en cette 18' Journée est au cœur même de nos missions, de nos fonctions de soignants. Si le sens qu'on lui donne est propre à chacun, il doit aussi se conjuguer avec celui qui lui est donné par /'institution, ce qui à l'heure actuelle s'avère de plus en plus souvent problématique ...

OBJECTIFS DES JOURNÉES DE PSYCHO-ONCOLOGIE :
Donner des repères cliniques pour mieux comprendre le retentissement psychique de la maladie.
Développer une réflexion et identifier les modes d'actions, les attitudes susceptibles de favoriser la mobilisation des ressources psychiques.

PUBLIC :
Médecins, psychologues, infirmiers, aides soignants, autres professionnels de la santé, travailleurs sociaux, impliqués dans la prise en charge de personnes atteintes de cancer
8h00 Accueil des participants
8h30  Philippe ACKERMANN, Psychologue, Président APOHR
Michel HASSELMAN, PU-PH émérite, Directeur de l'ERERAL
La Journée sera rythmée par des interventions poétiques et joyeuses des Neztoiles, Rosa Tapioca et Uonam, personnages fantastiques issus du clown et formés à la relation d'aide.
9h00 Introduction : "L'engagement dans la durée, quel chantier !!"
Présidente : Danièle DESCHAMPS, Docteure en psychologie clinique, Psychanalyste (Bruxelles, Lausanne)
9h30 "Que reste-t-il de nos désirs ?"
Jean Michel LONGNEAUX, Philosophe, Pr. Université de Namur, Conseiller en éthique dans le monde de la santé, Rédacteur en chef de la revue Ethica Clinica
10h30 Pause café - Espace exposants
11h00 "La confiance et la reconnaissance, au fondement du pouvoir d'agir"
Véronique HABEREY-KNUESSI, MSc RN, Docteure Sc. éducation, Professeure chargée de recherche à la Haute École de Santé Arc, Neuchâtel
12h00 "Le corps du soignant: un point d'appui pour la distance juste dans la relation"
Ève BERGER, Docteure en Sc. éducation, Chercheure au CERAP (Université Fernando Pessoa, Porto), Pr. associée à l'Université du Québec (Rimouski)
13h00 Discussion
Repas sur place - espace exposants
14h30 ATELIERS (co-animation APOHR)
Atelier 1 : Danièle DESCHAMPS -- L'engagement dans la durée, quel chantier!!
Atelier 2: Véronique HABEREY-KNUESSI -- Le collectif au service du ré-enchantement des pratiques.
Atelier 3 : Ève BERGER -- Le corps du soignant: un point d'appui pour la distance juste dans la relation. Co-animation avec Dominique MATHIS, kinésithérapeute, formateur, Ecole du Geste Mulhouse.
Atelier 4 : Jean Michel LONGNEAUX -- Comment accepter et respecter nos limites dans la relation de soin.
Atelier 5 : APOHR / Pr Michel HASSELMANN -- Engagement dans la relation de soin et démarche éthique.
16h15 Conclusion
Spectacle : Rosa Tapioca et Uonam - Neztoiles

Comité Scientifique et d’Organisation : 

C. et P. ACKER MANN, Dr B. AUDHUY, N. BLUM, C. BOUROUARD, A.-C. BUCCIALI, Dr M. EDEL, Dr A. GRANDGIRARD, C. GRUNTZ, L.-A. HERRBACH, A. LANDAS-KOPFF, D. MATHIS, E. MEISTER, Y. OUCH, C. SCHMITI, C. SCHOEN, Dr J. STOECKEL, J. STURM, E. TURPIN, Dr H. WEIBEL

1. L’engagement dans la durée, quel chantier !

Danièle DESCHAMPS
Au fil des jours, mois, années, comment réajuster notre engagement à notre idéal de départ ?
Comment soutenir en nous notre visée essentielle pour l’accorder au quotidien de rencontres parfois cacophoniques ?
Qu’est ce qui nous aidera à tenir le cap dans ce « dur désir de durer » en place de thérapeute, soutien, écouteur, souffleur, rassembleur, témoin et double au combat, parfois jusqu’au dernier souffle ?
Comment retrouver le nôtre alors ?

2. Que reste-t-il de nos désirs

Jean Michel LONGNEAUX
Philosophe, Pr. Université de Namur, Conseiller en éthique dans le monde de la santé, Rédacteur en chef de la revue Ethica Clinica
Que reste-t-il de nos désirs ? Ce dont je vais vous parler, c’est du point de vue des soignants dans la rencontre avec le patient. Dans le cours d’histoires qui ne sont pas toujours faciles, les désirs sont parfois mis à mal. La question est de savoir ce qu’il en reste après quelques années dans le cadre de ce type de travail.

3. La confiance et la reconnaissance, au fondement du pouvoir d’agir

Véronique HABEREY-KNUESSI
MSc RN, Docteure Sc. éducation, Professeure chargée de recherche à la Haute École de Santé Arc, Neuchâtel
Je vais me situer à un niveau un peu différent de mes prédécesseurs. Je vais être plus sur les conditions de travail, l’engagement dans les conditions de travail dans lesquelles les soignants sont actuellement. Je suis infirmière de première formation. Dans le cadre de mon travail de recherche, j’effectue des recherches sur les rapports de travail, sur l’évolution des soins, de la profession, du cadre de travail et de l’identité infirmière. Mes propos seront illustrés d’exemples des recherches que j’ai pu mener soit en Suisse, soit en France, mais je ne vais pas vous présenter mes recherches en tant que telles.

4. Le corps du soignant : un point d’appui pour la distance juste dans la relation

Véronique HABEREY-KNUESSI
MSc RN, Docteure Sc. éducation, Professeure chargée de recherche à la Haute École de Santé Arc, Neuchâtel
Je vais me situer à un niveau un peu différent de mes prédécesseurs. Je vais être plus sur les conditions de travail, l’engagement dans les conditions de travail dans lesquelles les soignants sont actuellement. Je suis infirmière de première formation. Dans le cadre de mon travail de recherche, j’effectue des recherches sur les rapports de travail, sur l’évolution des soins, de la profession, du cadre de travail et de l’identité infirmière. Mes propos seront illustrés d’exemples des recherches que j’ai pu mener soit en Suisse, soit en France, mais je ne vais pas vous présenter mes recherches en tant que telles.